le moulin

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Don Quichotte vaincu par le moulin

Don Quichotte vaincu par le moulin

Don Quichotte vaincu par le moulin

Don Quichotte est l’un des personnages les plus célèbres de la littérature espagnole. Accompagné de son serviteur Sancho Panza, il parcourait la campagne à cheval, en tenue de chevalier, dans le but de sauver le monde. Après avoir lu le livre, je ne peux plus voir un moulin espagnol sans penser au remarquable gentilhomme.

C’était trop évident. Je suis plutôt maigre et mesure presque deux mètres alors que mon compagnon de voyage, Berry, est petit et gros. Sur la première terrasse de café où nous nous sommes arrêtés, le garçon nous a appelés Don Quichotte et Sancho Panza, et cela est resté jusqu’à la fin de notre séjour. Chaque pays possède ses personnages célèbres et, cet obstiné de Don Quichotte est certainement le préféré des Espagnols. L’image la plus connue des deux comparses, au-delà des frontières espagnoles, est le portrait que Picasso a fait d’eux. En quelques coups de pinceau bien choisis, il a peint Don Quichotte à cheval et Sancho Panza sur un âne, sous le soleil espagnol. De nombreux européens possèdent le poster de cette peinture chez eux.

La promenade à dos d’âne

Lorsqu’une promenade à dos d’âne a été organisée au camping, Berry (après quelques verres de vin) eut l’idée d’y participer habillés en Don Quichotte et Sancho Panza. Il n’y avait pas de cheval pour moi mais cela ne faisait rien. Revêtu d’une nappe pour manteau et d’un chapeau de paille espagnol, je ressemblais assez à mon illustre modèle. Un manche à balai me servait de lance (et d’arme menaçante au cas où quelqu’un se moquerait de moi). La promenade nous menait à travers les collines, en passant devant les typiques moulins espagnols. Avant de continuer, il faut expliquer certaines choses. La bataille que Don Quichotte livra contre les moulins fait partie d’une histoire écrite par Cevantes en 1605, à propos d’un gentilhomme qui perdit la tête après avoir lu trop d’histoires de chevaliers. Il voulait être lui-même le chevalier luttant contre l’injustice dans le monde, c’est pourquoi il demanda à son voisin Sancho de le suivre en tant qu’écuyer. Sancho savait très bien que son maître avait une case en moins mais il accepta car il avait faim d’aventure. De plus, il adorait manger et Don Quichotte lui avait promis l’abondance. Sancho devait souvent sortir son maître de situations périlleuses ; il prenait les tavernes pour des châteaux, appelait “Princesses” les catins, à ses yeux, un troupeau de moutons était une armée et un moulin à vent un géant qu’il devait combattre. Sancho avait bien du travail mais son maître attirait la sympathie des gens de part son immense bonté.

Un idiot au grand cœur

Quand les moulins apparurent, Berry, pardon, Sancho, s’exclama : “Regardez maître, là-bas, des moulins !”. “Oh, non !” répondis-je en brandissant ma lance et selon la célèbre réplique :”Ce sont des géants ! Je dois les combattre, ami Sancho. Ecarte-toi de mon chemin et laisse-moi m’engager dans cette inégale bataille !”. Sancho tenta de m’en empêcher, comme prévu, mais en vain. Les autres du groupe riaient pendant que je m’approchais des moulins pour ma soi-disant bataille. Lorsque je me suis battu avec mon manteau et ai failli tomber, la performance théâtrale était parfaite, il ne me manquait plus qu’un coup porté par le moulin. “Se battre contre des moulins à vent” est une expression qui est passée dans plusieurs langues et, dans nombre de pays, Don Quichotte désigne un idiot au grand coeur.

Catins ou princesses ?

Don Quichotte ou l’Homme de La Mancha est présent partout en Espagne, tout comme son créateur, Cervantes. On le trouve sur des peintures célèbres, sur les timbres, sur les pièces de monnaie et sa statue siège sur la Plaza Espana, à Madrid. Et au camping : lorsque nous sommes rentrés, avec Sancho Panza, j’ai continué à jouer mon agréable rôle en saluant les employées du camping comme des princesses. Berry m’avertit : “Ces princesses dans le livre sont des catins, maître …”. Oups, je l’avais oublié. En fait, tout comme le véritable Don Quichotte, je n’étais qu’un idiot au grand coeur …